Elle naît au cœur d’une montagne, forte, toujours présente, fidèle. Elle est pure et claire mais les intempéries la ternissent le plus souvent. Elle creuse son sillon dans un lit, là où le vent, cet aléa de l’existence, les portent. Si une éventuelle renommée peut la rendre populaire, le prix à payer est alors élevé ; elle est souvent polluée.
Elle mène son chemin. 1000 vies en son sein sont charriées, 1000 drames l’accompagne, 1000 sourires la fait frémir. Parfois, brutalement, l’accident. Elle disparaît sans qu’on s’y attende. C’est le drame de l’entourage. Ses vagues sont les sursauts de sa trajectoire qu’elle mène contre vents et marées.
On navigue dessus, on en profite. On y pêche aussi. La prise est alors plus ou moins grosse ; parfois rien. On est passé à côté. Mais elle avance toujours. Elle avance tant et si bien que l’océan se rapproche, inéluctablement. Cet infini, inconnu, la noie. Elle disparaît dans la masse. On l’aimait hier, on l’a aujourd’hui oubliée dans ce cimetière des illusions perdus et des ambitions inutiles. Car qu’elles soient salées, colorées, grandes, petites, elles sont toutes pareils et finissent par se rejoindre.
Ce parcours si riche et qui défile est celui de la vie qui n’est autre que l’eau à laquelle on s’abreuve.
La vie, c’est l’eau.