Comme le temps passe vite... et comme c'est douloureux... pas grand chose à dire... juste beaucoup d'émotion... voici le texte que j'avais écris il y a alors un an et 2 chansons magnifiques appropriées...
Cher Papé,
Bien que désormais un monde nous sépare, bien qu’aujourd’hui je ne te reverrais plus, tu resteras toujours en moi. Tu n’es plus présent physiquement, mais tu es toujours là dans nos esprits et nos cœurs, pour le restant de nos jours.
L’homme exceptionnel que tu étais ne doit pas être oublié. Tu es un exemple pour nous tous. Ta mémoire sera la guide de ma vie. Le courage, la bonté, l’amour, la tendresse, l’honnêteté, le dévouement dans la modestie et la droiture fait homme, voila qui tu étais.
Je n’ai hélas que peu de souvenirs de toi en pleine santé… Mais je te revois à Brugny, porter ces pierres si impressionnantes pour le jeune enfant de 6 ans que j’étais, faire ce chemin dont tu disais que même si un char passait dessus, il n’en serait aucunement abimé. Là était toute ta conception du travail. Ce travail, ce labeur au quotidien dont tu étais le plus beau représentant, t’auras cependant épuisé. Tu t’es toujours donné sans compter, à travailler comme un titan toute ta vie durant. Il t’arrivait même souvent de travailler plus que de raison… Tu n’as jamais compté ton temps, il n’avait pas de prise sur toi, toi qui ne pouvait jamais rester sans rien faire, te sentant au service de la plus grande cause qui soit à tes yeux : notre famille.
J’ai le souvenir aussi où, à un Noël, j’eu un costume de Zorro… cape, masque, chapeau, épées. Nous étions à Brugny et tu avais joué avec moi… Si le travail était ton quotidien, tu aimais et savais jouer…
Cette alliance entre le devoir d’homme de la terre et d’homme simple et joyeux, tu l’incarnais avec simplicité, amour et élégance.
Mais le temps et le poids des ans ont succédés petit à petit à cette vitalité inégalable dont tu étais pourvu. La maladie d’Alzheimer, ce terrible fléau, devint un fardeau bien plus lourd que toutes les énormes pierres, poutres, ferrailles que tu portas. Un fardeau bien plus usant et destructeur que ces années passés à bâtir des murs, des chemins, ta maison et à moissonner.
Ce si pénible calvaire, tu t’en rendais bien compte. On pouvait le lire dans ton regard devenu gris… Un voile couvrait alors ce regard si brillant d’autrefois… De temps à autre, tu souriais, tu rigolais même. Tu comprenais encore tout. Et nous étions si heureux de voir ainsi s’éclaircir ton visage… On voyait bien que cette maladie t’épuisait, te pesait. Mais si les mots n’étaient plus là, le cœur battait toujours. Oublier les mots, garder l’amour.
Jusqu’au dernier instant, tu as été celui qu’on a tous aimé. Et là où tu es désormais, dans la constellation des grandes étoiles, nous pensons toujours à toi.
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"Va où tu veux" Bruel
C'est une maison blanche comme la lumière et tes cheveux
Une télé fait du bruit de son mieux
Tu m'regardes longtemps et tu m'aimes sans savoir pourquoi
J'voudrais te parler si c'est toujours toi
Drôle de maladie qui fait naufrager la mémoire
Même mon prénom et tes belles histoires
Drôles d'images de vie qui se détachent de tes souvenirs
Toi tu voudrais simplement partir
Oui, partir
Va où tu veux
Où la vie te regarde
Va où l'amour
Te réserve un retour
Va où le vent
Te dira mieux que moi
Va où le monde
Tournera avec toi
Je t'ai mis un costume et j'ai sorti un clos Vougeot
Lui, il a bien vieilli, le salaud !
Tu ris de ta blague avec ton regard neuf d'enfant
Tu touches tes médailles du temps d'avant
Tu as perdu la tête et je t'ai perdue dans la fête
Une valse d'ombres qui se répète
Tu as couru très loin pour pouvoir semer ton chagrin
Et tu hésites avant de tendre la main
Vers plus loin
Va où tu veux
Où la vie te regarde
Va où l'amour
Te réserve un retour
Va où le vent
Te dira mieux que moi
Va où le monde
Tournera avec toi
Je t'ai retrouvée hier sur une photographie
Je m'souviens de c'que tu m'as pas dit
Je t'ai retrouvée, je me suis retrouvé aussi
Et dans ma poche un papier jauni
Mal écrit
Va où tu veux
Où la vie te regarde
Va où l'amour
Te réserve un retour
Va où le vent
Te dira mieux que moi
Va où le monde
Tournera avec toi
Va où le vent
Te dira mieux que moi
Va où le monde
Tournera avec toi
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"Ciao Bella" Rose
Au-dessus de mon front
Où il tire la ficelle
De mes rêves et mes démons
Se font toujours la belle
Du large des grands fonds
Et jusqu'après la terre
Je les sens, ainsi font
Les yeux de mon grand-père
{Refrain :}
Ciao Bella
Les autres on s'en fout
Ciao Bella
Les autres c'est pas nous
Ciao Bella
Tu manques à ma vie
Ciao Bella
Jamais je n'oublie ta voix
Au-delà des étoiles
Des rives du bon Dieu
Lui sur sa jolie toile
Il tisse tous mes voeux
Au détour d'un chagrin
A l'angle de mes larmes
Il se fraye un chemin
Et défait tous mes drames
{au Refrain} x 4